L’activité scientifique du laboratoire témoigne d’un ancrage historique au sein des SIC, mais également d’une capacité à s’emparer de problématiques innovantes. Cette trajectoire est l’émanation de l’engagement constant des enseignant·e·s chercheur·euse·s qui œuvrent dans un cadre favorable et incitateur, mais il s’agit également d’un cadre normé et contraint. Le laboratoire doit donc être un espace de productions scientifiques, reconnues, attestées, financées sur projets ; un espace aussi d’émancipation personnelle qui permette de donner du sens à un engagement professionnel, en favorisant les carrières, en garantissant le bien-être au travail.

Ainsi la trajectoire scientifique d’un laboratoire est également le résultat de trajectoires individuelles et collectives. Si l’orientation scientifique du Gériico est clairement énoncé dans la partie 2 « présentation de l’Unité », attestant de l’engagement de toutes et tous, il apparaît également que l’imposition d’une thématique commune, comme cela fut le cas lors du précédent contrat « Matérialité, représentations, expérience » (2018-2020), ne suscite pas toujours l’adhésion attendue et l’engagement nécessaire. Dans la trajectoire proposée, il convient donc de s’appuyer sur la dynamique scientifique existante et le travail de formalisation imposé par l’exercice actuel d’auto-évaluation a fait son œuvre, nous permettant ainsi d’identifier les points de convergences comme cela était attendu et mentionné lors du précédent rapport. 

 

Ainsi, les éléments constitutifs apparaissant dans le DAE HCERES du Gériico, attestent de cette double implication.

  • La structuration par axes est conforme à une organisation disciplinaire qui renvoie aux cadres épistémologiques propres aux SIC ;
  • La lecture par thématiques permet de mettre en exergue des objets, concepts et méthodes travaillés sous différents prismes. En effet, comme cela est indiqué et en réponse à un travail engagé depuis deux ans, « les projets, programmes et productions scientifiques doivent être lus relativement à la période considérée (2018-2023) ». Il est alors proposé « une grille de lecture thématique relative, notamment, aux mutations sociales ou sociétales et aux pratiques afférentes, lesquelles inspirent particulièrement les recherches du Gériico.

Il convient que ce prisme de lecture ne constitue pas un affichage de circonstance, mais représente une réelle opportunité, dans la trajectoire à venir, afin de rendre davantage visible et lisible la manière dont les axes du laboratoire croisent leurs regards ou apportent des éclairages disciplinaires sur des thématiques scientifiques innovantes. Cette réflexion par thématique nous permet précisément d’améliorer notre visibilité auprès de nos tutelles, de notre environnement académique et de nos partenaires potentiels, publics ou privés. Dans la trajectoire annoncée, il convient d’en préciser et d’en affiner les contours au regard des opportunités mais aussi du contexte académique et sociétal.

 

Ce travail d’inflexion trouve un cadre scientifique institutionnel au travers des pôles définis par l’établissement. Comme le révèle le bilan, le Geriico s’insère naturellement dans le Hub 4 Cultures, sociétés, pratiques en mutation au travers des défis proposés : Institutions et organisations en mutation ; Vulnérabilités et inclusions ; Europe, constructions historiques et dynamiques de transition. Il s’agit donc de poursuivre la valorisation des travaux réalisés autour de ces défis, tout en incitant les collègues jusque là non porteurs de projet à participer aux appels à projets, que ce soit les projets établissement, mais aussi les contrats région, pour lesquels le Conseil Scientifique de l’Université donne un avis, les projets MESHS, ANR …. souvent structurés autour de défis. Pour ce faire, il s’agira, au-delà d’inciter à des rendez-vous communs, d’améliorer également la visibilité calendaire de ces différents appels à projets, afin d’impliquer le conseil du laboratoire dans cette organisation nouvelle et dans le classement de ces appels.


Ainsi la trajectoire de l’université de Lille autour des transitions (écologique, énergétique, sanitaire, culturelle, sociale, solidaire, numérique et économique) offre un cadre scientifique institutionnel propice au développement d’un projet scientifique de laboratoire. Du fait de leur ancrage disciplinaire, les travaux de l’ensemble des axes de l’unité s’inscrivent de fait au cœur des transitions, qu’elles soient numériques, sociales ou culturelles, quand bien même la notion de transition n’y est pas travaillée en tant que telle. Un projet scientifique de laboratoire portant sur les « Défis, mutations et transitions » serait susceptible de mobiliser et de rassembler les chercheur.e.s. du Gériico. En effet, différentes expertises sont d’ores et déjà engagées. Le bilan atteste de nombreux travaux qui s’insèrent aisément dans cette thématique, à l’exemple de ceux qui explorent la question des vulnérabilités qu’elles soient relatives aux migrations, à la santé, à l’alimentation ou encore à l’éthique … Ceux relatifs à la médiatisation et à la médiation, aux Sciences ouvertes, à la Conservation et valorisation des patrimoines, à l’Education(s) à… La participation récente des membres du laboratoire au dépôt de projets CDP (cross disciplinary projects) et européens traitant de questions environnementales, ainsi qu’à la semaine des transitions, témoigne de l’intérêt porté par les chercheur.e.s des différents axes à ces problématiques.

Ce projet s’inscrit ainsi dans une dynamique certes déjà initiée mais permettrait d’interroger désormais ces concepts, les cadres théoriques et les méthodologies mobilisées, les terrains et objets investigués, et ceci en croisant les regards des axes. Il s’agit non seulement d’affirmer un positionnement scientifique du laboratoire dans la discipline mais également de favoriser la lisibilité et la visibilité de nos travaux au sein de l’établissement et vers l’extérieur.

On peut ainsi aisément identifier également quelques défis scientifiques à relever : Gériico participe à la réponse apportée par l’Université dans le cadre de l’AAP de l’AMI-SHS « France 2023 » lancé mi-mars par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche autour de thématiques scientifiques prioritaires. La thématique de « l'évolution des démocraties » a été retenue par l’Université, elle mobilise une diversité de laboratoires SHS d’ULille et la problématique proposée est au moment de la rédaction de notre trajectoire : Inégalités et transformations des espaces publics. Celle-ci est envisagée selon trois axes : (1) la question des institutions, (2) l'impact des réseaux sociaux et du numérique, (3) les citoyennetés ordinaires et les ancrages politiques territoriaux.

Les mutations du monde contemporain font émerger de nouvelles perspectives scientifiques, d’autres études à explorer, d’autres terrains à investiguer à l’exemple de « Démocratie(s) et de gouvernementalité » mais également du développement durable et de la responsabilité sociétale. Les membres du laboratoire s’emparent de plus en plus des terrains écologiques, se mobilisant dans des réseaux interdisciplinaires hors SHS pour le dépôt de projets (Cross Disciplinary Project, Horizon Europe). Le développement de l’intelligence artificielle, la question de l’e-inclusion et de l’acceptabilité sociale des technologies représentent des perspectives de recherche qui dépassent le cadre de la transition technologique et touchent à des enjeux et défis sociétaux que Gériico pourra interroger sous un prisme info-communicationnel.

Ces problématiques peuvent être appréhendés selon des perspectives organisationnelles, culturelles, documentaires ou encore d’usages, relativement aux approches scientifiques qui caractérisent les axes du laboratoire. Il s’agit pour Gériico de poursuivre la dynamique entreprise depuis plusieurs années, au confluent d’un ancrage disciplinaire et dans l’orientation scientifique de l’université de Lille, d’une inscription dans les défis contemporains et d’une visibilité de son implication afin de poursuivre son travail d’accompagnement et de réflexion sur la médiation scientifique et les liens vers la société civile. C’est la raison pour laquelle, dans un temps contraint, il est nécessaire de s’accorder sur les méthodes. S’il est préférable de convaincre avant d’ordonner, cette question ne pourra susciter l’adhésion que si elle est débattue collectivement et validée au sein du Conseil et en Assemblée Générale. Toutefois, il s’agit à très court terme, de poursuivre ce travail entrepris, notamment en favorisant les collaborations inter-axes telles qu’elles se sont développées au cours de ce quinquennal, et en privilégiant, autour de ces thématiques, l’organisation de séminaires transversaux ou le soutien à des projets de recherche. Dans le temps du prochain contrat, on cherchera à structurer le laboratoire autour de la thématique « Défis, mutations et transitions », et c’est sur cette base que s’engageront les échanges au sein du laboratoire.

La trajectoire proposée s’accompagne d’une réorganisation inclusive, car elle a vocation à apporter des réponses aux besoins et à l’adaptation aux capacités de chacun.e, mais elle a aussi vocation à construire du commun par et pour la recherche. Cette proposition impacte, d’une part, la vie du laboratoire et structure, d’autre part, la valorisation de son activité scientifique. Ainsi les missions du directeur et de la directrice adjointe peuvent être différenciées. Même s’il est difficile, voire impossible de fixer des frontières, le principe général est que le directeur se voit davantage attribué un rôle tourné vers l’extérieur : établissement, dialogue de gestion, définition des profils de poste, Ecole Doctorale, MESHS, … La direction adjointe se voit attribuer un rôle plus en lien avec l’activité scientifique, versant plus interne à l’équipe. Dans le respect des instances décisionnaires de l’Unité, la direction compte s’entourer de collègues, disposés à s’investir pour structurer, organiser, planifier ses actions. Ainsi nous avons identifié et décliné différentes missions qui nous permettraient de rendre cohérente et opérationnelle la trajectoire proposée. Cette proposition n’est pas figée, il s’agit avant tout d’initier une dynamique interne, chaque collègue désireux de s’investir au service du collectif, pourra, en fonction de ses motivations, disponibilités et aspirations personnelles, le faire au travers de ces différentes missions. Cette réorganisation se structure néanmoins autour de trois principes : la collégialité, le volontariat et la compétence.

 

L’organisation de la vie doctorale participe naturellement à la structuration scientifique du laboratoire. Les séminaires transversaux devront permettre aux doctorant·e·s de s’ouvrir aux approches et problématiques travaillées dans l’ensemble des axes. Plus globalement l’objectif est de favoriser leur participation plus active aux activités du laboratoire, mais également, d’encourager le dialogue et les collaborations entre les doctorant·e·s. Cette entrée par projet ou thématique, pourra également favoriser les financements de thèses. Les différentes actions menées à destination des doctorants·e·s, leur accompagnement par le laboratoire, sont d’ores et déjà initiés en concertation avec la représentante des doctorant·e·s. Il s’agit ainsi de répondre à un double objectif : la formation académique et l’insertion professionnelle. Dans cette perspective, il y a une volonté revendiquée de participer aux programmes gradués (PG) de l’Université, soit en proposant un programme identifié SIC, porté prioritairement par l’Institut de la Communication, de l’Information et du Document (ICID) en partenariat avec d’autres composantes de l’Université, soit en s’intégrant d’autres PG.

 

Cette trajectoire ne peut se concevoir sans l’adhésion des 43 enseignant·e·s-chercheur·euse·s titulaires, des 2 personnels BIATSS et des 26 doctorant·e·s qui compose le Gériico à la date du 31/12/2023. Mais le laboratoire fonctionne également avec des personnels plus invisibles et néanmoins investis, il s’agit des ATER, des PAST et également des membres associé·e·s. Il apparaît nécessaire de faire un état des lieux de ces différentes formes d’associations, de mieux identifier les attentes, qu’elles soient institutionnelles, qu’elles émanent des composantes d’accueil ou des membres personnels eux-mêmes. Ainsi, une veille sur le nombre et la nature des membres associé·e·s des autres laboratoires de recherche en SIC pourra être réalisée et in fine proposer une réflexion sur des propositions de cadrage et de mise en visibilité des activités de ces membres.

 

Une démarche de Responsabilité Sociale des Université (RSU) incite la communauté universitaire à s'interroger sur les conditions de vie et d'études, sur son environnement (économique, social, écologique). La mission consiste à structurer cette réflexion selon trois directions : le développement durable, l’égalité (parité par exemple), le bien-être au travail. Si la démarche peut être initiée au sein du laboratoire, elle s’insère pleinement dans la stratégie de l’établissement. Ainsi, la/le ou les collègue(s) en charge de cette mission, participeront au comité stratégique égalité femmes-hommes au sein de l'établissement, au titre du laboratoire. 

 

Un des points de la trajectoire, et qui accompagne l’encadrement doctoral, est de porter une attention particulière à la dimension internationale, laquelle sera, dans un premier temps, dédiée aux doctorant·e·s autour des trois piliers : Information – Formation – Valorisation :

  • L’information consistera en une veille sur les échanges et AAP internationaux, sur les bourses existantes et l’accompagnement vers les services concernés. Cette information viendra, également en appui aux publiant·e·s et consistera à mieux identifier les revues internationales ;
  • La formation consistera à proposer des méthodes de rédaction adaptées aux exigences des revues identifiées. Cela peut se structurer autour de partages d’expériences avec des chercheur·euse·s internationaux·ales, les moyens de visio-conférence facilitant aujourd’hui ce type d’initiative ;
  • La valorisation peut s’envisager au travers de la collaboration avec la Sfsic (Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication), notamment au sein de sa commission Relations Internationales et de ses deux vice-présidents.

 

 

Concernant la structuration de l’équipe par projets transversaux, un.e collègue sera mobilisé.e sur l’ingénierie de projet, par le développement de réponses concertées et travaillées dans le cadre des AAP. Il/Elle sera également mobilisée sur des actions de valorisation. En effet, faisant écho à la trajectoire proposée, l’un de nos défis est de rendre plus visible et lisible les travaux en SIC que ce soient par nos lecteur·trice·s, nos terrains et nos financeurs. Ainsi, un travail de communication est indispensable à destination de la communauté scientifique, de l’Université, des collègues, des étudiant.e.s, des partenaires économiques et institutionnels. Si l’un de nos objectifs est de consolider les liens avec la Direction de la recherche, le service de la valorisation sociétale et les différentes parties prenantes, ces actions se réaliseront conjointement avec le référent communication de l’équipe. 

Dans ce cadre, il s’agira de poursuivre et consolider la communication du laboratoire, telle qu’elle est présentée dans le bilan et toujours en collaboration étroite avec le service de communication de la recherche et la Direction des Systèmes d’Information de l’université. Cela concerne le site web, le compte LinkedIn, la newsletter mensuelle et la formation pages pro. Il s’agira également de poursuivre et de consolider l’action science ouverte du laboratoire, par le maintien à jour de la collection HAL, mais également en sensibilisant les collègues à la formation à la mise en ligne de leurs publications, aux données de la recherche, aux dépôts de jeux de données, à la mise en place de carnets de recherche ou autres supports web adéquats. Nous poursuivons pour cela notre collaboration avec le service Science Ouverte du Service Commun de la Documentation de l’Université de Lille.

Désireux de bâtir cette trajectoire sur des fondations solides existantes, inhérentes au positionnement disciplinaire des recherches menées, à l’implication continue des collègues, à la prise en compte permanente et régulière d’un environnement académique et sociétal en mutation, à l’impérieuse nécessité de rendre plus visibles et lisibles les travaux du laboratoire, les inflexions proposées ont pour vocation d’inscrire le Gériico dans une trajectoire durable et partagée.