L’orientation majeure de Gériico est l’analyse des pratiques, des processus et des dispositifs infocommunicationnels saisis dans leurs dimensions langagières et discursives, technologiques et symboliques. L’identité de l’unité est forgée sur le modèle interdisciplinaire propre aux sciences de l’information et de la communication et s'affirme dans une dynamique où les contextes et les terrains (organisations, institutions, médias…) sont conjointement investis par des spécialistes de l’information et du document, des communications sociales et publiques, de la médiation culturelle.

Les enseignants-chercheurs membres du laboratoire peuvent ainsi participer à des projets de recherche relevant d'un ou plusieurs des quatre axes de recherche suivants :

Responsable : Céline Matuszak 

Le travail en communication des organisations s’inscrit dans une perspective « structuralo-constructiviste » abordant la communication selon deux orientations complémentaires : d’une part, comme ensemble de discours, d’échanges institués et de technologies constitutifs d’un dispositif particulier et, d’autre part, comme processus info-communicationnels d’élaboration de ces dispositifs ou participant de pratiques sociales qu’ils informent. Les travaux menés dans cet axe se structurent autour des recherches en communication des organisations et prennent appui sur les travaux fondateurs et les objets qui ont alimenté le travail depuis ses débuts : écrits, professionnalisation et gouvernementalité. Les recherches en information et communication dans les organisations abordent la communication comme processus de construction du social. Dans cette perspective, trois domaines sont plus particulièrement interrogés : (1) l’activité de travail, ses modalités normativo communicationnelles et technologiques de réalisation ; (2) la professionnalisation et les identités professionnelles, les processus info-communicationnelles de la construction des professionnalités et le rôle de la communication dans les (re)définitions normatives de ces professionnalités ; (3) la gouvernementalité, les modalités info-communicationnelles du gouvernement des individus et de la communication comme objet ou vecteur de cette gouvernementalité. À la faveur de programmes plus transversaux, les chercheur.e.s en communication des organisations ont investi de nouveaux terrains et objets, particulièrement dans le secteur de la santé. Ils.elles ont questionné également leur place et leurs relations avec les acteurs commanditaires au sein des organisations dans lesquelles ils sont intervenus.

Evenements liés aux travaux de l'axe 1 

Responsable : Bruno Raoul

Les recherches portent, à partir de différentes approches, sur l’étude des dispositifs, des discours, des pratiques et des expériences dans les domaines de la culture et des médias en tant qu’ils participent de et façonnent l’espace public et les espaces publics. S’agissant des travaux portant sur la culture, celle-ci est appréhendée comme objet de registre anthropologique permettant de l’appréhender sous l’angle de ce qui « fait société ». Ces travaux, dont certains d’entre eux se nourrissent des éclairages des Cultural Studies, s’intéressent ainsi à l’étude de dispositifs, de situations de rencontre, de pratiques individuelles et collectives par lesquels des individus se constituent ou sont constitués en public, par lesquels ils et elles font ainsi l’expérience du rapport à l’autre dans sa visibilité publique et participent d’une forme d’expression infra-politique. À travers ceux portant sur les médias, ces derniers sont étudiés en tant que dispositifs d’énonciation et de monstration par lesquels le monde est rendu visible et par lesquels des instances médiatiques et des professionnels de l’information journalistique entendent le rendre compréhensible. Il s’agit ainsi de s’intéresser aux formes et à la temporalité de la médiatisation, à ses contenus, aux énoncés, aux images, aux thématiques et à l’évolution de la visibilité de celles-ci, tout autant qu’aux modalités matérielles de ces dispositifs et aux stratégies d’acteurs qu’ils sous-tendent.

Evenements liés aux travaux de l'axe 2 

Responsable : Laure Bolka-Tabary 

L’unité développe ses recherches sur la conception, la mise en œuvre, l’appropriation, l’évaluation et l’analyse des usages des dispositifs numériques (environnements de formation, serious games, logiciels de filtrage de l’information, plateformes de veille…). Le concept central autour duquel s’articulent les travaux est celui d’innovation par l’usage. La conception de dispositifs numériques et les logiques de transformation socio-culturelles, sémiotiques, scientifiques que sous tendent les innovations socio-techniques sont également interrogées. Les chercheur·e·s s’intéressent de manière située aux usages et appropriations de dispositifs en amont et au cours des processus de conception. Elles et ils questionnent ainsi les pratiques sociales, culturelles, économiques des usager·e·s et des concepteur·trice·s, en explorant également les conditions d’acceptabilité de l’usage des innovations, les adaptations face aux outils et les adaptations des concepteur·trice·s aux usages, notamment dans une optique d’inclusivité. Les chercheur·e·s se situent fréquemment dans des postures d’accompagnement vers l’innovation, ce qui les conduit à interroger la place de la recherche en Sic dans les projets de conception. L’unité s’est associée à de nombreux événements scientifiques et projets interdisciplinaires relatifs (1) aux médiations et valorisations numériques des savoirs patrimoniaux et scientifiques, (2) aux pratiques numériques instrumentées, cette instrumentation étant principalement explorée sous le prisme de la plateformisation et de l’éducation au numérique et à l’informatique, (3) la matérialisation numérique des artefacts.

Evenements liés aux travaux de l'axe 3 

Responsable : Laurence Favier 

Les recherches portent sur la manière dont la circulation de l’information et l’organisation des connaissances accompagnent l’émergence d’une culture transformée par la généralisation du numérique telle que l’a définie M.Doueihi (2011) : « un nouveau savoir-lire, un savoir-lire numérique, qui n’est pas une « numératie », un simple « savoir-calculer », ni un ensemble de normes permettant de manier une technologie ». C’est une culture s’élaborant dans « des pratiques de masse, qui instaurent de nouvelles normes culturelles, […] remettent en cause des conventions et traditions établies, bien ancrées dans le savoir-lire, le savoir-écrire et l’économie de la culture imprimée, et dans son cadre sociopolitique ». L’axe 4 rassemble des chercheurs étudiant les technologies intellectuelles que cette culture créée et met en œuvre, la manière dont elle s’acquiert et son incarnation dans une nouvelle typologie de documents. Intégrés dans le réseau mondial des I-schools par leur composante de rattachement, ces chercheurs développent une recherche pluridisciplinaire sur l’information en lien avec l’enseignement. Comme l’indique le réseau des I-schools, ils « partagent un intérêt commun sur la manière dont les créatures intelligentes et les machines comprennent l’univers ». Les travaux conduits sur l’axe 4 du Gériico peuvent être classés de la manière suivante : (1) l’organisation des connaissances, (2) l’éthique de l’information, de l’organisation des connaissances et des archives, (3) les humanités numériques, construction des savoirs, et circulation de l’information, (4) la culture de l’information et les pratiques informationnelles.

Evenements liés aux travaux de l'axe 4