Portrait de Tamara Cady

Doctorants

Doctorante en première année de thèse. Musique, mémoire et soin.

 

Après un premier parcours en langues à l’Université Lumière Lyon 2 et à l’Université de Southampton en Angleterre, je décide dans un premier temps de me former aux métiers du livre et de l’édition avec le master Lettres Modernes : éditions numériques et imprimées, à l’Université de Lille. A la suite de cette première année de master, j'ai finalement choisi de me réorienter dans les métiers de la Culture avec la licence Industries Culturelles, arts et sociétés, suivie du Master Culture et Communication : développement, territoires et spectacle vivant. C’est à ce moment que je découvre la recherche en m’intéressant notamment aux pratiques et expériences musicales.

En master 1, j’ai l’occasion de creuser le rapport entre musique et mémoire en m’intéressant au processus de mise en mémoire et de remémoration dans l’écoute musicale ordinaire. Le mémoire de recherche de master 2 me permet d’aller plus loin en déplaçant mon regard vers un terrain plus spécifique, là où les liens entre musique et mémoire - associés aux compétences et savoir-faire des personnes développés dans leur quotidien - s'inscrivent dans une démarche de soin.

Accompagnée par Émilie Da Lage, ce mémoire se construit en parallèle d’un projet de thèse en Sciences de l’Information et de la Communication, présenté en juin 2024 à l’École Doctorale SHS de Lille. Toujours accompagnée par Émilie Da Lage, c’est avec joie que je m’engage aujourd’hui dans une recherche doctorale de trois ans, au sein du laboratoire Gériico, de l’Université de Lille.

Mon travail consiste à observer, décrire et analyser la dimension communicationnelle des dispositifs de soin par la musique, adressés aux personnes vivant avec une forme de démence (type Alzheimer). Il s’agit de comprendre comment la musique est parlée et saisie en tant qu’outil relationnel et de soin ou encore, quelles formes et pratiques d’écoute se développent dans ces médiations musicales particulières. Ces questions permettent de réinscrire “l’efficacité” des dispositifs de soin par la musique, dans une perspective de sciences sociales. Cette approche permet d’élargir et de complexifier la question, en considérant notamment le rôle de nos usages dans les effets que produisent ces écoutes et pratiques musicales.

A ce jour, je me suis arrêtée sur deux dispositifs. D’un côté, les séances de musicothérapie dans lesquelles la musique peut être envisagée en tant que prise constitutive d’un dispositif qui, par le non-verbal, favorise la création d’une dynamique relationnelle. De l’autre, Playlist for life, une charity écossaise qui réalise un travail de sensibilisation, de formation et de démocratisation à la pratique de création de playlists personnalisées, afin d’améliorer le quotidien des personnes vivant avec une forme de démence mais aussi celui de leurs proches et des professionnel.les de soin qui les accompagnent.

Cette thèse s’inscrit dans une démarche de recherche-action. Ce sont des recherches collaboratives, sans hiérarchisation des savoirs et dont l’objectif n’est pas de catégoriser ou de définir le phénomène observé en fonction de la norme mais d’élargir la norme et d’imaginer ensemble un monde social plus inclusif.

J’espère que l’avancement de ce projet de recherche - aujourd’hui inscrit dans un travail de thèse - se poursuivra par la suite en post-doctorat. Je reste pour le moment curieuse des options qu’il me sera permis de saisir, que ce soit du côté de l’enseignement et de la recherche ou de projets de recherche en dehors du cadre universitaire (centres et instituts de recherche, collectivités, associations, etc).