Portrait d'Oum Kaltoum Mahmoudi

Doctorants

J’ai toujours cherché à diversifier mon parcours professionnel en assurant des enseignements universitaires, en m’investissant dans la formation initiale, continue et à distance (CNED) ou en accompagnant les professeur.e.s stagiaires titulaires du CAPES de documentation.

Professeure documentaliste certifiée depuis 1998, j’ai toujours cherché à diversifier mon parcours professionnel en assurant des enseignements universitaires, en m’investissant dans la formation initiale, continue et à distance (CNED) ou en accompagnant les professeur.e.s stagiaires titulaires du CAPES de documentation.

Je pensais au doctorat depuis longtemps toutefois le déclencheur n’est venu qu’à la lecture de cette citation issue de la circulaire de missions des professeurs documentalistes : « En diversifiant les ressources, les méthodes et les outils, il (le professeur-documentaliste) contribue au développement de l'esprit critique face aux sources de connaissance et d'information » (BO n°13 du 30 mars 2017).

J’ai eu l’intuition de sentir la présence récurrente de cette formule « esprit critique », son omniprésence même, dans les discours de l’institution scolaire. Que sous-tend son usage en discours ? Quels sont les enjeux politiques, sociaux et pédagogiques que cette formule recouvre ? J’ai eu besoin de comprendre. Tandis que les sciences cognitives et la sociologie développaient par ailleurs une approche de l’esprit critique sous l’angle de la métacognition et des biais cognitifs, il me paraissait important d’observer cet objet à travers le prisme des Sciences de l’information et de la communication. « Former l’esprit critique » (Eduscol, 2016) face aux infox, à la désinformation ou au complotisme semble aller de soi et s’affiche, dans les discours institutionnels, comme une évidence. Ma recherche doctorale questionne cet impératif de « former l’esprit critique » en tant que « régime de l’incontournable » pour reprendre une expression d’Yves Jeanneret (2010). Elle vise ensuite à déconstruire cette évidence et interroge enfin l’existence discursive d’une culture critique de l’information « institutionnalisée ».

Trois mots traduisent assez bien mon parcours actuel de doctorante-chercheure en SIC : la curiosité, l’engagement et la méthode lequel terme issu du grec methodos signifie « cheminement ».