Portrait de Julien Chandelier

Mes recherches portent sur la transformation du pouvoir contemporain et sur le renouvellement des formes de mobilisations sociales, entraînés par l’apparition de l’espace-temps numérique. Dans ma thèse de sociologie, soutenue en 2024, j’ai enquêté sur les usages et les imaginaires numériques des gilets jaunes et des mouvements écologistes à travers une ethnographie multisite, des entretiens semi-directifs et des questionnaires auprès de concepteur·ices et utilisateur·ices d’espaces militants en ligne. 

Mon travail se veut résolument interdisciplinaire, à l’intersection de la sociologie des mouvements sociaux et des sciences de l’information et de la communication, il s’ancre dans une approche critique du rôle joué par le numérique dans les transformations politiques, sociales et écologiques actuelles, tout en étant attentif aux expérimentations et aux imaginaires alternuméristes. J’essaie donc d’adopter une position pragmatique en pensant la technique autant comme un outil de domination que comme un outil de lutte pour l’émancipation, en cherchant à déceler, dans cette dialectique complexe, les résistances concrètes qu’elle suscite.

Je poursuis actuellement ces recherches, d’un côté, en interrogeant la souveraineté et la gouvernementalité numérique, afin d’aborder les transformations qu’elles entraînent dans l’appareil étatique et les formes de régulations sociales contemporaines, de l’autre, en questionnant l’acceptabilité sociale et la contestation des technologies, afin d’identifier l’articulation de ces enjeux avec les logiques organisationnelles des mobilisations sociales et environnementales.