Doctorant - LACORD Romain
Doctorants
Résumé : Directeur (s) : Depuis leur création en 1966, les Instituts Universitaires Technologiques (IUT) intègrent dans leurs diplômes des modules de Techniques d’expression (TE). Aucune étude de grande envergure n’a jusqu’ici été effectuée en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC). Les liens entre les TE et les SIC sont pourtant historiquement avérés, dans la mesure où la création des TE en IUT a participé à l’institutionnalisation des SIC en France dans les années 70. Notre recherche vise à reprendre à nouveaux frais cette question de l’institutionnalisation en déplaçant d’abord la focale des SIC vers les TE. Pour ce faire, nous nous intéresserons aux programmes nationaux qui, en tant qu’artefacts socio-techniques, circulent dans l’organisation sous des formes et des matérialités diverses, selon une approche anthropologique de la communication. Mon hypothèse de départ est que l’étude des ces programmes, à travers leurs modes d’inscription (Latour, [1989], 2005) et les processus collectifs d’écriture au sein de l’organisation des IUT, permettent de saisir conjointement les modalités de leur institutionnalisation sociale et cognitive, d’en discuter la pertinence en mettant au jour les possibles conflits, zones de fractures, discontinuités dans le processus.
Ce projet, s’il prend pour objet les Techniques d’expression dans les IUT, n’en constitue pas moins dans un second temps une contribution à l’épistémologie des SIC. La question de l’institutionnalisation des TE pose en effet in fine la question du positionnement des SIC à l’intérieur de ce processus d’où elles sont sorties, sans pour autant que cet enseignement leur appartienne en propre et soit intégré à la discipline. Par le prisme des programmes et de leur écriture, à l’heure de la réforme des DUT en BUT (Bachelor universitaire de technologie), notre enquête vise donc non seulement à comprendre l’institutionnalisation des Techniques d’expression, mais surtout, à rendre visible et lisible un impensé de l’histoire et de l’épistémologie des SIC qui se voient, aujourd’hui comme à l’heure de leur création, sommées de justifier leur existence et leur nécessité dans le paysage bousculé de la recherche et de l’enseignement universitaires.
Contact : Patrice de La Broise
